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ATARI

INFORMATIONS

Année de création :

1972

Nationalité :

Americain

Fondateur(s) :

Bushnell Nolan, Dabney Ted
PERSONNALITES
Warshaw Howard Scott : Concepteur
JEUX
[1972] Pong
[1976] Breakout
[1978] Space Invaders
[1981] Yars' Revenge
[1981] Raiders Of The Lost Ark
[1982] Pole Position
[1982] E.T. The Extra-Terrestrial./images/jeux/E.T.png
[1982] Alien
[1986] Super Sprint
[1989] Bad Lands
HISTOIRE

Considérée comme pionnière et fondatrice de l'industrie du jeu vidéo, la société américaine ATARI n'est plus depuis 1996. Pourtant ce nom encré dans l'imaginaire collectif est devenu avec le temps une icône de l'informatique et du jeux vidéo, un peu comme le fer de lance d'une époque où l'informatique était familiale, innovante, dominant un marché alors tout juste naissant. Fondé à l'origine par Nolan Bushnell et Ted Dabney en 1972, la société a connu les tumultes d'une industrie en perpétuelle réinvention, alternant d'une année sur l'autre des résultats financiers insolents puis des gouffres abyssaux, profitant de ses coups du sort pour se réinventer, tout en passant d'une main à une autre au grès de ces divers rachats avec chaque fois ses succès et ses désastres.

Chronique d'une société emblématique et iconique:

LE JEU VIDEO AVANT ATARI

Au début des années 1960, les jeux vidéo n'existaient tout simplement pas. En France il n'y avait qu'une seule chaine de télévision et elle était: en noir et blanc, et pour la télécommande n'y pensait même pas, il faudra attendre une dizaine d'années encore. Le jeu vidéo, du moins son concept existait lui déjà dans l'esprit de quelques ingénieurs mais n'avait pas encore sa forme définitive nécessaire pour une diffusion à un public plus large. Sa représentation prenait alors forme de challenge, de petits défis, de compétition entre techniciens et programmeurs (terme encore récent à cette époque) ayant accès à des ordinateurs très couteux, principalement dans des instituts de recherche ou de grandes entreprises.

En 1962, Nolan Kay Bushnell a 19 ans et il est étudiant à l'université de l'Utah où il fait ses études d'ingénieur. Occasionnellement il travaille dans un parc d'attraction, le « Lagoon Park » à Farmington, Utah dans la section des jeux d'arcade dit « électromécaniques », où il y découvre l'attirance du public pour ces jeux de divertissements à 25 cents la partie. A la différence des machines à sous standard style Jackpot où vous pouvez gagner de l'argent si vous alignez une certaine combinaison, sur ces machines le joueur ne gagne pas d'argent. C'est du pur divertissement. Leur principe de congratulation repose uniquement sur le plaisir de jouer, la seule satisfaction est celle de gagner la partie, de tester ses réflexes voir d'inscrire son nom dans les high-score pour les bons joueurs.

Sur ces machines électromécaniques, pas d'ordinateur ni d'affichage complexe et couteux, c'est un imbroglio de relais, de fils et de diodes qui partent dans tous les sens. On y trouve notamment les classiques flippers mais pas que, il y a aussi de petits bijoux d'inventivité, précurseurs des jeux vidéo comme...

Sorti en 1969, « Speedway » est un jeu de course de Chicago Coin donnant l'illusion de piloter une voiture de course sur une route qui défile à toute vitesse.

Le principe de Chicago Coin « Speedway » est simple : rouler le plus vite possible sans se scratcher. Un seul circuit qui tourne à une vitesse plus ou moins rapide via un disque rétroéclairé.

Le système d'affichage est une combinaison ingénieuse de mécanique, d'éclairage et d'effet stromboscopique. Un disque photographique rétroéclairé où sont imprimés route et voitures défilant plus ou moins vite.

« Haunted House » de Midway's (1972) propose un décor bien plus original et effrayant, plus proche d'un Scooby Doo que d'un film de la Hammer.

Une maison hantée en décor de fond, un cimetière au premier plan, et bientôt des fantômes, sorcières et autres spectres font leur apparition, le tout se déroulant de nuit évidemment. L'ambiance est assuré notamment par quelques sons du plus bel effet.

Un classique des parcs d'attraction, même en borne de jeu, la maison hantée est un concept simple mais qui fonctionne tout le temps.

Plus classique dans son concept « Aqua Gun » (1968) est un jeu de chasse sous-marine de Williams vous mettant en main un fusil où il fallait dégommer du monstre sous-marins.

Le jeu se rapproche dans son concept des jeux de tir qu'on trouve dans les foires, les billes de plomb en moins. Pas très effrayant surtout comparé à "Haunted House", pas très innovant non plus, le décor style aquarium en plastique et sans effet eau était censé représenter les eaux profondes ! Pas très convainquant.

Enfin impossible aussi de ne citer « Killer Shark » (1972) que l'on aperçoit d'ailleurs dans une brève séquence du film « Les dents de la mer ». Le jeu avait notamment pour lui d'afficher un requin plutôt crédible qui se déplaçait sur la zone de jeu, le joueur devait lui tirer dessus avec un fusil à harpon. Lorsque le joueur tirait sur le requin, il s'agitait un peu comme s'il était électrocuté (avec des effets sonores appropriés) pendant quelques secondes, avant que le prochain requin n'apparaisse. Le jeu est chronométré. Au terme du chrono, votre score s'affiche dans le bandeau du haut, allant de 1 à 12 si vous êtes un excellent joueur.

« Killer Shark » de Sega poussait le principe de la mécanique des disques rétroéclairés à son apogée, on a presque l'impression de se trouver devant un jeu holographique.

L'image du requin est en fait produite par une série de diapositives inséréees sur deux disques métalliques. Le joueur voit le mangeur d'homme projeté à l'écran, et un effet d'éclairage stroboscopique donne l'apparence d'un mouvement. Si le joueur tire sur la section de l'écran occupée par l'image du requin et le touche, les disques s'échangent et une nouvelle séquence d'image est jouée pour simuler le requin se débattant et saignant.

Créée au début des années 1960, Sega Enterprises a été pionnière de ces nouvelles machines, qui combinaient la technologies d'écran entrant avec les jeux de tir traditionnels qu'on trouvait dans les foires et les premiers flippers.

Les jeux vidéo ont surgi à l'époque où je travaillais dans un parc d'attractions pendant l'été et je faisais mes études d'ingénieur à l'université de l'Utah. Je connaissais la rentabilité des jeux d'arcade. Ils rapportaient beaucoup d'argent.

Nolan Bushnell - Co-fondateur d'ATARI

Ces machines d'arcade électromécaniques représentent ce qu'on pourrait qualifier de préhistoire du jeu vidéo.

> 1962 - SPACEWAR ! LE PREMIER JEU VIDEO

Démonstration du jeu « Spacewar !» sur un PDP-1 restauré

Dans son université, Nolan y découvre ce qui est considéré comme l'un des premiers jeux vidéo « Spacewar ! », fruit d'un groupe de passionnés d'informatique du MIT (Massachusetts Institute of Technology), développé à partir de décembre 1961 jusqu'à avril 1962 par Steve Russell en collaboration avec Martin Graetz et Wayne Wiitanen et d'autres membres. Le système opposait deux astronefs dans un shoot'em up multidirectionnel pour un duel spatial jusqu'à la destruction du vaisseau adverse. L'affichage en 3d vectoriel et la gestion de la physique était impressionnante pour l'époque, il faut dire que le jeu tournait sur un ordinateur de recherche produit à seulement 50 exemplaires dans le monde, le DEC PDP-1 coutant 120 000 $ de l'époque (équivalent à 1 M$ de nos jours avec l'inflation) et un écran vectoriel de 20 000 $.

C'était selon toutes les définitions du mot une épiphanie. Je suis allé dans le laboratoire et là sur un écran il y avait « Spacewar !», je n'en avais jamais entendu parler. Je l'ai alors découvert. Par coïncidence j'étais directeur de département des jeux du parc d'attraction local, le Lagoon c'était l'une des façons dont je payais mon université. Je savais que si j'avais cet écran parmi mes jeux d'arcades, cela rapporterait beaucoup d'argent, je le savais oui. Mais quand tu fais le calcul, et que tu sais que l'ordinateur coute un million de dollars, que c'est la partie rapporte 25 cents, le seuil de rentabilité ne fonctionne pas. Mais je savais que le coût de l'informatique diminuerait constamment et que la courbe allait se croiser à un moment donné et c'est ce qui est arrivé.

Nolan Bushnell - Co-fondateur d'ATARI

> 1971 - COMPUTER SPACE

Quelques années plus tard, en 1969, Bushnell fonde la société Syzygy Engineering avec Ted Dabney qu'il a rencontré à Ampex et dont ils ont commencé à articuler l'ébauche des premières machines d'arcade mais le modèle économique encore prohibitif des ordinateurs ne rend pas encore l'expérience rentable.

Une idée surgit, celle de remplacer l'ordinateur central par du matériel assemblé sur mesure pour exécuter uniquement le code du jeu. Ils travaillaient sur un premier prototype, et se rapproche d'un fabricant Nutting Associates avec lequel ils nouent un partenariat pour la fabrication et la distribution du jeu. Le premier test de localisation est fait en août 1971, soit quelques mois avant la présentation d'un autre prototype concurrent appelé « Galaxy Game », également basé sur « Spacewar ! ».

« Computer Space » est considéré comme le tout premier jeu vidéo d'arcade au monde à être commercialisé en série.

1500 exemplaires du jeu seront produit mais seulement 500 à 1000 seront finalement vendus. Malheureusement bien que les ventes aient dépassé les 3 millions de dollars, pour les deux parties l'expérience n'est pas le succès espéré. Le jeu semble trop complexe, le public n'est pas encore familiarisé à ces nouvelles machines, c'est un échec commercial et la borne ne bénéficie pas d'une diffusion plus large, ce qui en fait aujourd'hui un objet de collection très rare et très prisé. Mais Bushnell ne baisse pas les bras et propose de créer une suite, en plus d'une participation dans la société Nutting. C'est « No way » et la fin de la collaboration entre Bushnell et Nutting.

Son design futuriste en fibre de verre et en résine permette à la borne « Computer Space » de bénéficier d'un product placement remarqué dans le film d'anticipation « Soleil Vert » de Richard Fleischer sorti en 1973. C'est la première apparition d'un jeu vidéo dans un film.

https://www.youtube.com/watch?v=7wpfzfHWy-o

[1972 - 1976] LA PERIODE BUSHNELL - ET ATARI FUT

En 1972, après avoir découvert que le nom de Syzygy était déjà déposé, les deux associés fondent la société ATARI, en référence à un ancien jeu de société appelé « Go ». Plus tard Bushnell confiera qu' japonaise signifiant qu'une prédiction devient réelle ou quand une personne gagne. Ils louent leur premier bureau sur Scott Boulevard à Sunnyvale, en Californie.

Pourtant employé dans une société aérospatiale, Ralph Baer y développe la brown Box (« La boite marron »). On peut y voir dans cette vidéo le précurseur de Pong. Discret le boitier ne comporte aucun microprocesseur ni de circuits intégrés. Sa société s'associera à Magnavox pour sortir l'Odyssey.

Après avoir passé un premier contrat avec la société Bally Manufacturing pour créer un jeu de conduite, les deux associés embauchent Allan Alcorn, un ingénieur concepteur qui va se révéler génie,. Si au départ Bushnell veut développer un jeu similaire au jeu « Speedway de Chicago Coin », le jeu électromécanique le plus vendu à l'époque, il se ravise après avoir assisté à une démonstration du Magnavox Odyssey développé par le père des jeux vidéo Ralph Baer. Nolan Bushnell y découvre alors un jeu de tennis qui l'intéresse immédiatement. Il y voit un moyen de transformer la borne « Computer Space » qui marchait avec de grands ordinateurs et des écrans vectoriels avec des équipements plus basiques, plus discrets et surtout moins chers.

> 1972 - PONG : LA NAISSANCE DE L'INDUSTRIE DU JEU VIDEO

Alcorn se voit confier la tâche de transformer le jeu de tennis de Magnavox en une version arcade payante. Le jeu « Pong » était né. Achevé en août 1972, le jeu est certes basique aujourd'hui, mais très addictif, le succès est immédiat et mondial, bien au-delà de ce qu'imaginaient deux associés. Avec la naissance de « Pong » en 1972, c'est l'industrie du jeu vidéo qui était né.

Il m'a donné mon premier projet qui consistait à construire un simple jeu de ping-pong avec une balle en mouvement pour marquer. Il m'a dit qu'il avait un contrat avec General Electric mais en fait il n'avait pas vraiment de contrat GE.

Allan Alcorn - Créateur de Pong

https://www.youtube.com/watch?v=ShyRGWRcagY&t=211s

Dabney n'était pas entièrement convaincu par le nom « PONG », mais il admettra plus tard que c'était le meilleur titre qu'ils pouvaient trouver à l'époque.

La légende raconte que la première machine fut placée dans un bar de Sunnyvale en Californie. Quelques jours plus tard Allan Alcorn reçoit un appel, la machine était tombée en panne, cela ressemblait à un début terrible pour Atari, ils ne pouvaient même pas construire une machine qui fonctionnait plus de quelques jours. Le problème, en fait, était que le monnayeur était inondé de pièces parce que beaucoup de personnes voulaient y jouer, le jeu avait trop de succès.

Pong! Le jeu vidéo branché des années 1970! Reportage du 21 décembre 1976

Fin 1972, la société avait facturé 3,5 millions de dollars, puis 19 millions l'année suivante.

En 1974, on compte pas moins de 8 000 machines de « Pong » installées dans des restaurants, des parcs d'attractions, des bars et engrange jusqu'à 40 millions de dollars de chiffres d'affaires en 1975, dépassant toutes les prédictions. C'est « Pong » qui a lancé réellement ATARI. Ce succès incite de nombreuses sociétés à se positionner dans le secteur florissant du jeu vidéo en copiant le concept, notamment sur console de salon.

Parallèlement Magnavox attaque en justice Atari pour avoir copier son jeu sans autorisation. Nolan Bushnell choisit alors un règlement à l'amiable pour éviter un procès.

L'HISTOIRE D'UN LOGO ICONIQUE

Si au départ la calligraphie du nom Atari est différente, rapidement en 1972 un logo lui est ajouté et la typographie réajustée, trouvant ainsi sa forme qu'on connait tous. L'emblématique « Fuji » (relatif au Mont Fuji au japon) conçu par George Opperman, devenu indissociable de la marque à laquelle il s'attache, une empreinte durable de la culture populaire au même titre que la vague de Coca Cola ou la pomme croquée d'Apple.

Dans une interview de 1983 avec Video Games , Opperman explique les origines du logo de cette façon :

Les symboles ne sont que des surnoms visuels qui combinent les premières lettres et des éléments de conception interprétatifs. J'ai continué à essayer de styliser le 'A', puis j'ai regardé « PONG » , leur grand jeu à l'époque. « PONG » avait une ligne médiane et une force (la balle) qui continuait à frapper son centre de chaque côté. Je pensais que (la force) plierait le centre vers l'extérieur. Et c'est ce que j'ai conçu.

George Opperman - Créateur du logo Atari

La version finale du logo d'Opperman a fait ses débuts publics a été utilisé pour la première fois sur le dépliant de « Pong » de 1972 et un ou deux autres dépliants puis dans le matériel promotionnel et la borne d'arcade « Space Race » en 1973.

Malgré le succès des tensions se font plus vives entre les deux associés, celles-ci semblent trouvé leur origine lors de la conception et la progression de « Pong ». Dabney s'est alors sentit de plus en plus évincé, mis en retrait du processus créatif et oublié des réunions de direction, éclipsé par la bonne entente entre Bushnell et Alcorn. La goutte d'eau semble être que Bushnell ait breveté son idée de circuit vidéo sans inclure Dabney sur le brevet. Au mois de mars 1973, le divorce est consommé et Dabney quitte l'entreprise, vendant sa part de l'entreprise à Bushnell pour 250 000 $.

De nouvelles bornes d'arcades, plus complexes utilisant des circuits Random Logic sortent des chaines, puis comportant des microprocesseurs. En novembre 1974 sort « Tank » un jeu d'arcade développé par Kee Games , une filiale d' Atari.

Une sélection de dépliants des premiers jeux d'arcade Atari de l'ère Bushnell.

> 1975 - SHARK JAWS

Surfant sur le succès du film « Les dents de la mer » de Steven Spielberg sorti en juin de la même année, « Shark Jaws » est jeu vidéo de plongée sous-marine et d'action développé par Atari Inc. et édité sous le label Horror Games le 25 septembre 1975. Il est considéré comme la première adaptation d'un film en jeu vidéo de l'histoire même si celle-ci est non officielle. Nolan Bushnell tente pourtant de négocier les droits de licence, mais ne parvient pas à les acquérir auprès d'Universal Pictures. Le jeu sort tout de même sous le titre du film augmenté d'un préfixé de « Shark » inscrit en tout petits caractères, alors que le terme « Jaws » est inscrit en gros caractère. Afin d'éviter toute poursuite judiciaire contre Atari, Bushnell crée une seconde filiale après Kee Games, Horror Games qui prend en charge l'édition du jeu. à cette époque, la défense des licences et des propriétés intellectuelles n'est pas aussi acharnée que de nos jours, et Atari Inc. parvient à profiter sans déboire de la notoriété du film de Spielberg.

Le joueur contrôle un plongeur qui essaye d'attraper des poissons, tout en évitant un grand requin blanc qui essaye de le manger. Le joueur fait augmenter son score lorsqu'il attrape les poissons en passant dessus. Le jeu se joue uniquement en solo et les graphismes sont affichés sous la forme d'un écran fixe en noir et blanc.

Le jeu prend place dans une borne personnalisée comportant un seul joystick central et un bouton pour lancer la partie. Le système d'arcade est uniquement composé de circuits discrets, et comporte le logo Atari malgré son édition sous la bannière Horror Games.

Selon Bushnell, avec le succès du film, la borne réussi à s'écouler à plus de 2 000 unités.

> 1976 - BREAKOUT

En 1975, Nolan Bushnell et Steve Bristow, créateur de « Tank », pensent au concept de « Breakout », comme une variante solo de « Pong » tout en s'inspirant d'un sport de raquettes des années '70, le racquetball. C'est en fait le premier casse-brique de l'histoire. Bushnell et Allan Alcorn lancent alors un défi aux employés de l'entreprise.

Petit reportage en anglais sur les débuts de Steve Bobs chez ATARI, raconté par Bushnell

Confectionner des bornes avec autant de transistor et d'autres composants revient cher à ATARI. Bushnell estime qu'à l'époque, une borne d'arcade coûtait environ 100 000 $ entre la production, la mise en service et l'entretien. Le prototype conçu par Al Alcorn est trop coûteux en composant et à l'époque, les ROM et les micro-processeurs n'étaient pas aussi rependus que de nos jours. ATARI préférait utiliser les TTL : Transistor-Transistor Logic., le but du défi fut de créer le jeu « Breakout » avec le moins de composants possibles. Pour cela, une prime est fixée de 100$ par composant retiré. C'est ici que Steve Jobs et Steve Wozniak entrent en scène.

Steve Jobs est un jeune développeur chez Atari, tout juste revenu de son pèlerinage en Inde dont il gardera un intérêt pour le bouddhisme zen et ses valeurs épurées et minimalistes. Pour l'aider dans cette tâche qui n'est pas dans son champ de compétences, il fait appel à son ami Steve Wozniak, programmeur assembleur chez Hewlett-Packard pour réaliser le circuit électronique en 4 jours ! tandis qu'il s'occupe de la partie logicielle. Malgré son travail de jours chez HP et de nuit à créer la partie électronique du jeu, Wozniak s'acquittera de cette tâche titanesque.

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Borne d'arcade table « Breakout » dite « Cocktail » en cours d'assemblage sur la ligne de montage - ATARI 1976

L'ingénieur Allan Alcorn découvre alors la première version de « Breakout », ébahi, il comprend assez vite face à la complexité de l'assemblage comportant tout au plus une quarantaine de composants (contre 100 à 200 pour les jeux d'époque) que Jobs n'est pas à l'origine de cette prouesse technique mais Wozniak qu'il avait déjà rencontré précédemment. Mais l'assemblage aussi économique soit-il est complexe, trop complexe pour être reproduit à échelle industrielle. La carte mère du jeu est finalement remanié pour revenir au standard de l'époque, plus facile à fabriquer mais aussi plus cher.

Le travail accompli, Jobs empoche selon Bushnell 5 000 $ et en reverse 375 $ à Wozniak. Wozniak n'apprendra que plus tard l'arnaque de Jobs, se disant déçu de ce geste, bien que l'argent ait finalement servi à financer les débuts d'Apple.

Le jeu possède un écran monochrome sur lequel sont collées des bandes de plastique transparent colorées à l'emplacement des briques afin de les faire apparaître en couleur.

« Breakout » sort le 13 mai 1976 et devient un hit, la borne s'écoulera à 15 000 exemplaires.

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Steve Wozniak et Steve Jobs en pleine conception du premier Apple - 1976

Plus tard, Jobs approche Bushnell avec l'idée qu'ATARI pourrait produire l'ordinateur sur lequel lui et Wozniak travaille déjà depuis quelques mois et vont jusqu'à faire une démonstration du système chez Al Alcorn. Mais avec son système domestique PONG et quelques problèmes financiers, Bushnell les redirigent vers un capital-risque de la Silicon Valley. Jobs quittera ATARI peu de temps après pour créer une nouvelle société « Apple Computer Company ». ATARI finira par concurrencer la société même qu'ils ont laissé filer entre leurs doigts en commercialisant plus tard leurs systèmes informatiques domestiques l' ATARI 400 et 800 en 1979.

> 1976 - BREAKOUT

Néanmoins il y avait un manque, une fossé entre les bornes d'arcades sophistiqués et les jeux à domicile, rester à ATARI à réussir à créer ces mêmes jeux à domicile à un prix abordable.

En 1975, seul maitre à bord Nolan Bushnell a l'ambition d'amener le jeux vidéo directement au domicile des consommateurs. La société développe alors une version domestique de « Pong » puis son système The Atari Computer System avec plusieurs jeux, une console à cartouche basée sur le tout récent microprocesseur 8 bits MOS 6502.

Les jeux vidéo de salon sont très proche des jeux d'arcade. Ils ont changé la mentalité du monde.

Nolan Bushnell - Co-fondateur d'ATARI

En 1976, ATARI a engrangé des bénéfices importants c'est alors que Bushnell se décide à vendre la société à une grande compagnie : Warner Communications.

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